Pour les organisations et coopératives agricoles de l'UE, la Commission européenne devrait faire plus afin de protéger l'Union de l'épidémie de Diarrhée Epidémique Porcine qui a décimé 10% du cheptel de porcs aux Etats-Unis, et de se préparer si nécessaire à lancer un plan d'urgence contre la dissémination de la maladie.

"Les organisations et coopératives agricoles de l'UE demandent à la Commission européenne de renforcer ses mesures de surveillance vis-à-vis de la diarrhée épidémique porcine (DEP), un virus qui a déjà tué 7 millions de porcs aux Etats-Unis et a gagné le Canada, le Mexique, le Japon et Taïwan. Pour y faire face, l'UE a décidé, début mai, de renforcer ses exigences vis-à-vis des importations de sang de porc en provenance de ces pays mais n'a pas bloqué les importations d'animaux vivants.

Mais, pour le Copa-Cogeca, c'est insuffisant. En effet, si une grave épidémie atteint un troupeau qui n'a encore jamais été au contact du virus, cela se traduit généralement par une mortalité de 80-100% des cochons de lait. Or, selon des tests récents menés au Royaume-Uni, la présence dans le cheptel d'anticorps immunisant les porcs contre la DEP serait très faible (environ 12%). L'expérience en Chine montre de plus que les animaux qui ont déjà été en contact avec des virus de la même famille ne développent pas d'immunité contre cette nouvelle souche. De plus, aux États-Unis, le département à l'agriculture (USDA) a confirmé que des élevages avaient été touchés une deuxième fois par la maladie (qui a déjà tué environ 10% du cheptel) ce qui montre que les porcs ne développent pas tous une immunité contre le virus même s'ils ont déjà été en contact avec lui, et rend la lutte encore plus difficile.

Des aides au secteur
Le Copa-Cogeca demande donc dans un courrier adressé à la directrice générale de la santé de la Commission européenne, Paola Testori-Coggi, une amélioration de la surveillance axée sur des mesures de biosécurité aux points d'entrée dans l'Union européenne, à la ferme et pendant le transport. Afin d'éviter l'entrée du virus sur le territoire de l'UE, il est suggéré de mettre en œuvre aussi vite que possible des protocoles d'importation sur la base des connaissances existantes.

Le Copa-Cogeca propose également la mise en place d'un groupe d'experts du secteur et de la Commission afin de partager les connaissances et fournir des informations sur les mesures pertinentes à lancer pour prévenir, et si besoin combattre et éradiquer cette maladie. Enfin, le Copa-Cogeca demande à Bruxelles de s'engager à apporter le financement nécessaire à la mise en place de ces mesures par les acteurs de la filière (agriculteurs, opérateurs) et aux autorités locales."

[Source : Agrapresse - 9/06/14]