Le réseau Sylvatub confirme l'isolement par le laboratoire national de référence d'une souche de Mycobacterium bovis sur un jeune sanglier prélevé dans le Loir-et-Cher (41).

Confirmation de la suspicion

Cet animal a fait l'objet d'une suspicion du réseau de surveillance sanitaire de la faune sauvage (SAGIR / Sylvatub) le 28/01/2015 sur la commune de Vernou-en-Sologne dans le sud du département, en pleine Sologne.
La fiche SAGIR renseignée par la Fédération Départementale des Chasseurs 41 indique qu'il s'agit d'un sanglier mâle de 6 mois environ (30 kg) qui se déplaçait lentement ; l'animal a été rattrapé par les chiens en action de chasse puis mis à mort à l'aide d'un couteau par un chasseur.
L'autopsie réalisée le 30/01/2015 au laboratoire de Touraine a révélé des lésions évocatrices de Tuberculose. Les analyses PCR sont positives (CT<30) sur chaque prélèvement réalisé (Nœuds Lymphatiques sous-mandibulaires, NL rétropharygiens, NL trachéo-bronchiques, poumons).

Le laboratoire national de référence (LNR) a confirmé le 23/02/2015 la présence de l'agent de la tuberculose bovine (Mycobacterium bovis) sur les quatre extraits d'ADN qui lui ont été envoyés. Une confirmation par les cultures a eu lieu la semaine dernière.
Le spoligotype identifié est le GB09 (SB0140). Ce spoligotype a déjà été isolé en France mais il s'agit surtout du plus répandu dans les îles britanniques et dans les anciennes colonies anglaises. Cependant la recherche effectuée par le LNR de l'Anses montre que le profil de cette souche est différent de ceux rencontrés au Royaume-Uni à la fois chez les bovins et dans la faune sauvage.

Pas de présence de tuberculose détectée en élevage depuis 2004

Pour mémoire, le dernier foyer de tuberculose sur bovin dans le Loir-et-Cher remonte à 1986. Jusqu'en 2004 (date de l'arrêt total des tuberculinations en prophylaxie) aucun cas rapporté en élevage. Depuis 2004 aucune alerte d'abattoir n'a été confirmée. Une mission d'enquête a été engagée par la Direction Générale de l'Alimentation. Toutes les directions départementales (DDCSPP et DDT) sont à présent mobilisées et le préfet du département a contacté l'ensemble des partenaires départementaux.
Il s'agit pour Sylvatub de la première découverte de faune sauvage libre infectée dans un département a priori indemne de tuberculose en élevage.

Clarifier la situation en élevage et dans la faune sauvage

Dans un premier temps des investigations doivent être conduites pour clarifier la situation.

• Pour les cheptels bovins, les tuberculinations (tests diagnostiques) vont être mises en place sur tous les cheptels bovins dans un périmètre de 12 km autour du cas (soit une vingtaine). Dans ces cheptels, tous les bovins de 24 mois et plus devront être dépistés par intradermo-tuberculination comparative, et ceci avant la mise à l'herbe. Une réunion d'information des éleveurs concernés a eu lieu le 17/03/15 sous la direction du DRAAF Centre en collaboration avec tous les partenaires de l'élevage (GDS 41, Organisations Professionnelles Agricoles, vétérinaires, syndicats).
• Pour la faune sauvage une réunion avec les chasseurs et leurs représentants va également avoir lieu le 20/03/15. Un dépistage renforcé de la faune sauvage va être engagé en parallèle de celui des bovins. Les modalités techniques seront affinées la semaine prochaine avec une équipe de spécialistes du ministère : ONCFS, ANSES, DGAl. Des battues administratives et un changement de niveau de surveillance pour Sylvatub du département peuvent être envisagés.

Conséquences si ce n'est pas un cas isolé

A ce jour aucune information ne va en ce sens, mais il faut envisager que les mesures de surveillance n'aient pas détecté une émergence locale.

•  Si des troupeaux bovins sont suspects lors de ces contrôles, ils feront l'objet de mesures de blocage le temps de confirmer ou infirmer la suspicion. L'assainissement des éventuels troupeaux infectés se fait par abattage total (ou partiel dans certaines conditions) des animaux du troupeau infecté, qui doit être suivi d'un nettoyage-désinfection des locaux. Les mesures de prophylaxie annuelle locales sont alors modifiées pour anticiper tout risque de résurgence.
• Pour la faune sauvage, la maitrise de l'éventuelle propagation est difficile et la présence dans le secteur de Vernou-en-Sologne de nombreuses propriétés et parcs de chasse compliquent encore une application des recommandations actuelles du laboratoire de santé animale de Maisons-Alfort «de réguler les densités de population des cerfs et des sangliers, en supprimant l'agrainage à poste fixe et en adaptant les plans de chasse».

Rédaction le 19/03/2015