Gérer la Gale et les Myiases chez les ovins
Que ce soit par la gale ou par les myiases, une infestation parasitaire peut avoir des répercussions sévères sur la santé des animaux et entrainer des pertes économiques importantes. Il est donc nécessaire d’être particulièrement vigilant, et d’intervenir dès les premiers signes de parasitisme externe.
Comment les détecter ? Quelles sont les conséquences ?
La gale psoroptique ovine est une maladie parasitaire très contagieuse. Elle est due à l’infestation des moutons par un acarien vivant sous la peau, à la base des poils ou sous les croutes. Il provoque des réactions allergiques au niveau de la peau qui sont à l’origine des signes cliniques. On peut alors observer des démangeaisons (mèches de laine tirées) et la formation de croutes sur la peau, entrainant progressivement la perte de la laine par plaque. Des surinfections bactériennes peuvent entrainer une perte d’appétit, des avortements et des mortalités. Les conséquences au niveau de la productivité peuvent être grandes : amaigrissement, déclassement des carcasses, possibilité de saisies, baisse des performances de reproduction. Le parasite peut persister à l'état latent et refaire surface en situation de stress ou lorsque les conditions environnementales sont favorables (rapprochement des animaux, humidité, climat, changement d’environnement,…).
Les myiases sont des maladies dues à des mouches, et plus particulièrement à leurs asticots. Ces derniers occasionnent des lésions cutanées étendues et profondes. Les animaux atteints auront tendance à s’isoler et à ne plus s’alimenter. Les myiases entraînent des pertes de protéines par la destruction des tissus. Chez l’agneau, cela peut se traduire par des retards de croissance et/ou un retard dans l’acquisition de l’immunité; tandis que chez la brebis, la fertilité peut s’en trouver affectée.
La gale entraîne une perte de la laine par plaque
Comment limiter les risques d’infestation?
L’humidité de la toison est un facteur de risque important de développement des myiases. En effet, les mouches sont attirées par les toisons humides et/ou souillées pour y pondre et les larves s’y développe rapidement. La prévention passe par la tonte des animaux.
Chez l’agneau, une diarrhée occasionnée par la présence de strongyloses gastro-intestinales ou par d’autres agents pathogènes peut attirer les mouches, et donc favoriser la propagation de myiases.
Enfin, pour la gale, la prudence s’impose lors de l’introduction d’animaux dans l’exploitation. Un mouton apparemment sain peut contaminer l’ensemble du troupeau. En cas de doute, des traitements à l’introduction suivie d’une quarantaine s’imposent.
Comment intervenir ?
Lorsque la présence de gale est avérée, le bain reste une très bonne solution de traitement. En effet, l’animal se retrouve totalement immergé dans la solution, permettant une imprégnation totale du produit dans la toison et sur l’ensemble du corps. Il est également conseillé de nettoyer et traiter les bâtiments et le matériel d’élevage. L’eau de baignade peut être utilisée pour une pulvérisation des sites de grattage (poteaux de bergerie, angles d’auges,…).
La baignade, traitement de choix contre la gale.
La pulvérisation grâce à la douche à haute pression peut être un moyen efficace pour contrôler l’apparition et les attaques de myiases. En effet, le système est facile et rapide à installer. Il permet de traiter plus de 200 brebis par heure. La pulvérisation du produit s’effectue automatiquement au passage de l’animal dans le couloir. Un système de buse pulvérise le produit sur la tête, la ligne de dos, la croupe et le poitrail.
La douche à haute pression est parfaitement adaptée au traitement des myiases ovines.
Dans le cas de suspicion ou d’observation de gale ou de myiases, n’hésitez pas à contacter votre vétérinaire ou le GDMA afin de prévoir une intervention (location de la baignoire ou de la douche à haute pression possible au GDMA).
Une aide au traitement est proposée dans le département de l’Indre sur retour d’un justificatif de traitement associé à la facture du produit utilisé pour le traitement. Cette aide est de 0,25€ par animal traité.
Pour tout renseignement, veuillez contacter Julie PETERMANN, vétérinaire au GDMA de l’Indre.