GERER LES STRONGLES C'EST GERER L'EQUILIBRE

 

Chaque élevage a une configuration différente et la gestion du parasitisme, comme pour toutes les maladies, doit être adaptée et raisonnée en fonction de l’élevage.

Les strongles digestifs entrainent des retards de croissance, de l’amaigrissement, des diarrhées pouvant être sévères et des baisses de production. La bonne gestion globale des strongles dans l’élevage peut permettre d’atteindre un équilibre entre les strongles et les bovins. Cet équilibre permet de diminuer le nombre de traitements antiparasitaires dans l’élevage.

L’adaptation du nombre de traitement présente plusieurs avantages en élevage : intérêt économique, intérêt pour l’environnement, limiter l’apparition de résistance des strongles aux traitements, image de la filière vis-à-vis des consommateurs.

 

*L’hypobiose est une forme de survie des parasites. A l’automne, les larves L4 se nichent dans la muqueuse de la caillette et y reste sans évoluer pendant tout l’hiver. Le cycle parasitaire reprend au printemps suivant.

 

GERER LES STRONGLES CHEZ LE VEAU

 

Le veau ne part pas gagnant face aux strongles...

 

A partir de l'âge de 4 mois, les veaux allaitants deviennent très multiplicateurs car ils mangent suffisamment d’herbe et ils ne sont pas immunisés.

 

 

En maitrisant des paramètres, on peut arriver à un équilibre sans traitement

 

Si on veut adapter le nombre de traitement, il faut réfléchir les parcelles de pâturage des veaux sous la mère et des veaux au sevrage. Il faut prendre en compte :

- la hauteur d’herbe : éviter le pâturage ras, les larves se concentrent sur le bas de l’herbe.

- la densité animale : chargement instantané élevé  mais total faible / effet de dilution des larves.

- l’utilisation précédente du pâturage : éviter de faire pâturer les veaux au sevrage sur des parcelles d’animaux non immunisés.

- les fauches : si la parcelle a été fauchée et non pâturée, elle peut être considérée comme saine.

- le pâturage alterné avec d’autres espèces : efficace pour la lutte contre les strongles digestifs, attention aux autres maladies.

 

Les conditions environnementales peuvent mettre fin à cet équilibre au détriment du veau!

 

Les premiers signes de rupture d’équilibre sont difficiles à identifier : baisse des performances zootechniques /    retard de croissance.

Il est intéressant de peser régulièrement et systématiquement les animaux pour faire un suivi des GMQ et être alerté en cas de retard de croissance ou de perte de poids.

 

L’idéal est de faire un diagnostic avant de traiter. Une suspicion peut être confirmée par une coproscopie durant la saison de pâturage, sur des animaux de moins de 10 mois. Sur les animaux plus âgés, de 1ère et 2ème année de pâture, il faut réaliser un dosage de pepsinogène sur 5 à 10 animaux d’un même lot d’animaux, à la rentrée en stabulation ou au pâturage.

 

 LA LUTTE CONTRE LES STRONGLES DIGESTIFS

 

Dosage de pepsinogène sérique

Le dosage est réalisé sur le sang. Le résultat s’interprète à partir de la moyenne des dosages pour 5 à 10 animaux d’un même lot de pâturage.

Les résultats ne sont interprétables que pour les génisses de 1ère ou 2ème année de pâturage.

 

Les résultats des dosages de pespsinogène permettent d’une part de raisonner un traitement à la rentrée en stabulation,  d’autre part, de faire un bilan de la gestion parasitaire pour l’année écoulée. Cela contribue à l’adaptation du plan de gestion des parasites pour l’année suivante. Des résultats autour de 1000 mUtyr montrent que le parasitisme a été bien géré dans le lot concerné et que les animaux sont en train d’acquérir leur immunité sans trop souffrir du parasitisme par les strongles.

Il faut penser également à la gestion des autres parasites tels que la douve ou le paramphistome.  Pour la douve, un sérologie peut être réalisée à la rentrée en stabulation sur 5 à 10 animaux par lot de pâturage. Pour les paramphistomes, la coproscopie permet de confirmer la suspicion. La douve et le paramphistome ont le même cycle avec un hôte intermédiaire vivant dans les zones humides.

 

 Coproscopie

Les coproscopies n’apportent d’informations que pour les jeunes veaux de moins de 10 mois. Cependant, c’est un outil diagnostic très intéressant pour d’autres parasites telles que les paramphistomes, les strongles respiratoires, les petites douves ainsi que les coccidies, les strongyloïdes et les ascaris chez les veaux.

Il faut veiller à récolter suffisamment de matières fécales, directement dans le rectum des animaux.

Les matières fécales doivent être conservées au frais et être amenées pour analyses 1 à 2 jours après le prélèvement au plus tard. Pour la recherche des strongles respiratoires, il faut transmettre les prélèvements dans les 6 heures suivant la récolte.

 

Modalités de traitements disponibles

Il existe quatre modes de traitement différents :

- traitement non rémanent à action immédiate (1)

- traitement rémanent (2)

- traitement avec des bolus à libération prolongée (3)

- traitement avec des bolus à libération séquentielle : protège les animaux durant 3 mois environ (4)

 

 

L’option de traitement est à discuter avec votre vétérinaire en fonction des lots d’animaux, du contexte et des objectifs de l’élevage.

 

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