La mise en évidence de deux foyers le 25 janvier 2012 dans l’est de la France, confirme la présence du virus de Schmallenberg en France alors que la maladie sévit dans le nord de l’Europe depuis août 2011. Il convient de ne pas céder à la panique mais la vigilance de tous s’impose face à cette nouvelle maladie.

Descriptif de la maladie 

Agent infectieux

Le virus de Schmallenberg présente une forte homologie avec des séquences de virus déjà connus qui appartiennent à la famille de virus des Bunyaviridae, genre Orthobunyaviridae.

Virus identifié pour la première fois le 18 novembre 2011, par l'institut Friedrich Löffler (FLI), en Allemagne. Il est appelé provisoirement virus Schmallenberg . Il a été ainsi nommé car ce virus a été mis en évidence dans plusieurs échantillons de bovins présentant ces symptômes et provenant de troupeaux proches du village de Schmallenberg en Allemagne.

Il convient toutefois d’affirmer que les connaissances sur le virus de Schmallenberg sont très réduites. Elle sont pour la plupart déduites de ce qui est connu pour d’autres virus du même groupe, dans la mesure où ce virus est réellement émergent c'est-à-dire inconnu.

 

Signes cliniques

Deux formes cliniques du virus de Schmallenberg ont été observées jusqu’à présent uniquement chez les ovins, les bovins et les caprins.

La première forme s'est manifestée chez les vaches et les veaux par de fortes fièvres, une dégradation de l’état général de l’animal, une perte d’appétit, une chute de la production laitière jusqu’à 50% pendant une dizaine de jours, des diarrhées sévères chez certains animaux, et quelques avortements.

La seconde forme de la maladie se manifeste par des malformations congénitales des agneaux et des veaux (torticolis, hydrocéphalie, membres difformes). Certains nouveau-nés présentent des troubles nerveux.

Cette forme est vraisemblablement la conséquence de l'infection précoce pendant la gestation.

 

Consulter les fiches de présentation des signes cliniques d’appel élaborée par GDS France et Race de France :

 

 

Contamination et virulence

Le virus Schmallenberg appartient à un groupe de virus transmis par des vecteurs, rendant la transmission directe d’animal à animal improbable. Le mode de transmission de ces virus se fait par des Culicoïdes, par des moustiques ou par certaines espèces de tiques.

La transmission verticale existe également, c’est à dire de la mère au fœtus par la voie intra-utérine.

 

Impacts de la maladie 

Le virus de Schmallenberg peut provoquer d'après les observations réalisées en Allemagne, en Belgique et aux Payx-Bas :

    • Des signes cliniques plus ou moins sévères:
      • de fortes fièvres,
      • une dégradation de l’état général de l’animal,
      • une perte d’appétit,
      • une chute de la production laitière jusqu’à 50% pendant une dizaine de jours,
      • des diarrhées sévères chez certains animaux,
    • Problèmes de reproduction : des avortements
    • Des problèmes sur les veaux et les agneaux naissants : des malformations congénitales des agneaux et des veaux (torticolis, hydrocéphalie, membres difformes) sont observées. mortalité néo-nataleCertains nouveau-nés présentent des troubles nerveux.

Consulter les fiches de présentation des signes cliniques d’appel élaborée par GDS France et Race de France :

 

Les analyses de laboratoire 

Il existe désormais deux techniques d'analyses de laboratoire :

  • La recherche du virus par PCR

Il existe pas de test sérologique disponible pour la détection d'anticorps à l'heure actuelle.

Une seule technique d’analyse peut être mise en œuvre : la détection de l'ARN viral par PCR. Jusqu'à début mars 2012, le Laboratoire de santé animale de l’Anses Maisons-Alfort (LSAn) était le seul laboratoire français en capacité de réaliser ce diagnostic de l’infection (par Rt-PCR). Désormais, les kits de diagnostic PCR commerciaux ont été validés et l’agrément de laboratoires départementaux d’analyses a été officialisé par le Ministère de l'Agriculture. Ceci offrira plus de souplesse pour le diagnostic des suspicions car ces laboratoires pourront mettre en œuvre les techniques de détection de l'ARN viral par PCR pour toutes les suspicions déclarées.

La liste des laboratoires agrées est disponible en ligne.

 

  • La recherche du virus par test sérologique (ou détection d'anticorps)

Compte tenu de la validation début avril 2012 par le Laboratoire de santé animale Anses de Maisons-Alfort d’un kit de diagnostic sérologique, cette méthode est désormais retenue dans le cadre du programme de surveillance.

Le prélèvement à effectuer est donc dorénavant le sérum (sang sur tube sec) du nouveau né suspect. Le sang sera collecté de préférence avant une éventuelle prise de colostrum. En cas d’impossibilité de réaliser ce prélèvement sur le nouveau né, le sérum de la mère sera prélevé.

Les analyses sérologiques sont réalisées par des laboratoires agréés par la DGAl. La liste des laboratoires agrées est disponible en ligne.

 

 

 

Pas de moyens de lutte 

Il n'existe actuellement aucun traitement connu contre le virus de Schmallenberg. Seul le traitement des symptômes chez les animaux concernés par des signes cliniques est possible.

Aucune restriction particulière n’est mise en oeuvre dans les exploitations suspectes et dans celles où l’infection est confirmée étant donné que ce virus est "nouveau".

Il est toutefois important de rappeler que la réglementation française en vigueur interdit le mouvement d’animaux malades, ainsi que la collecte de leur semence et la mise à la consommation de leur viande et de leur lait.

 

Deux vaccins disponibles

Ce virus endémique en Europe est un virus émergent donc inconnu. Trois millions d’euros ont été alloués à la recherche scientifique sur le SBV. Ces recherches ont été cofinancées par la Commission européenne. Les GDS aussi ont, via la CSSA, un fonds de recherche sur le SBV. Aujourd’hui, même si de nombreuses inconnues persistent, les premières avancées sont là.
Un vaccin a été mis au point ces derniers mois. L’Agence nationale du médicament vétérinaire (ANMV-Anses) vient d’accorder deux AMM circonstances exceptionnelles, pour les vaccins Bovilis® SBV (MSD Santé Animale) et SBVVAX® (Merial). La France est le deuxième pays dans lequel un vaccin est disponible, après le Royaume-Uni (AMM du 21 mai 2013). Selon les deux fabricants, l’immunité serait acquise 3 semaines après la primo-vaccination (en 1 ou 2 injections, selon les protocoles). La durée de l’immunité n’a en revanche pas encore été établie. Selon les indications des fabricants, le vaccin sera probablement disponible à l’automne, pour la vaccination des moutons et des bovins

 

Pour en savoir plus sur le virus schmallenberg

 

Consulter une fiche de présentation de la maladie élaborée par GDS Centre

 Connaitre la situation en France et en Europe (site est actualisé en permanence) 

Plateforme nationale de surveillance épidémiologique

Information site du Ministère de l'Agriculture

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