DESCRIPTIF DE LA MALADIE

Signes cliniques

Il s'agit d'une maladie nerveuse appartenant au même groupe d'Encéphalopathies que l'ESB bovine. Cette maladie est caractérisée par une dégénérescence du cerveau ; les symptômes cliniques regroupent un comportement anormal de l'animal (anxiété, peur, agressivité), des tremblements, une perte de poids, une incoordination motrice (déplacements en saut de lapin). La toison tombe suite à des démangeaisons.
Les symptômes apparaissent entre 2 et 5 ans, ils sont assez variables et la mort survient dans un délai de 1 à 6 mois. Une éventuelle transmission à l'homme n'a jamais été prouvée.

tremblante ovine

 

Selon les hypothèses actuelles, la maladie n'est pas due à un agent infectieux conventionnel ; il ne s'agit ni d'un virus, ni d'un microbe, ni d'un parasite. La maladie serait en effet due à une protéine mal conformée, le Prion PrPsc, version anormale de la protéine PrP, qui se situe usuellement dans le système nerveux. Cette protéine défectueuse, qui entre le plus souvent dans l'organisme par voie alimentaire, pénètre dans les neurones où elle engendre la formation de plaques par accumulation (en transformant a priori les PrP en PrPsc), qui entraînent les lésions caractéristiques des Encéphalopathies Spongiformes : les lésions de spongiose (trous microscopiques dans le cerveau).

 

Contamination et virulence

Les modes de transmission sont encore mal connus, notamment vis à vis d'un hypothétique lien avec l'ESB bovine. Il est par contre avéré que la tremblante est directement transmissible entre ovins et caprins, à la différence de l'ESB.

 

Résistance Génétique à la Tremblante

Il a par contre été mis en évidence qu'il existe différents degrés de sensibilité à la maladie chez les ovins, qui répondent à des caractéristiques génétiques bien précises. Cela a été permis par des expériences de sélection/inoculation de la maladie dans les années 70, montrant les bases héréditaires de la maladie.

Il existe ainsi, selon les individus, des séquences différentes dans les composants (les acides aminés, qui forment les protéines) de la protéine PrP (protéine normale) : on parle de polymorphisme ; ces changements d'un ou plusieurs acides aminés dans sa structure confèrent à la protéine PrP une "résistance" ou une "sensibilité" à la transformation en PrPsc (prion pathogène). Ces variations dans le code génétique sont transmises de manière héréditaire.

Dans le cas de la tremblante, 3 acides aminés sont impliqués dans la sensibilité et se trouvent sur les 2 allèles (1 issu du père sur les deux qu'il possède, 1 issu de la mère sur les deux qu'elle possède) du gène codant pour la PrP.

On distingue alors des animaux :

  • Hypersensibles (VRQ*VRQ, VRQ*XXX)
  • Sensibles (ARQ*ARQ)
  • Semirésistants (ARR*ARQ)
  • Résistants (ARR*ARR)

tremblante alleles

 

Ces catégories représentent la probabilité de développer des signes cliniques pour les animaux infectés. Un ovin sensible ne présente pas forcément de signes cliniques !
Attention : La présence d'un seul allèle VRQ (VRQ*XXX, où XXX peut être ARQ, AHQ, et même ARR) rend l'animal hypersensible.

La diffusion du prion dans l'organisme dépend de la résistance héréditaire du mouton. Chez les ovins sensibles, on retrouve le prion dans la lymphe, les nerfs, voire le sang. Pour les ovins semi-résistants, le prion ne transite que par voie nerveuse, la maladie met plusieurs années à se développer. Chez les ovins résistants, le prion n'est retrouvé nulle part.

tremblante aprpsc

 

Démontrée in vitro mais jamais sur le terrain, une transmission de l'ESB bovine aux ovins serait catastrophique pour la commercialisation, le prion étant réparti dans l'ensemble de l'organisme des moutons sensibles et hypersensibles (alors qu'on ne le trouve que dans la moelle et le cerveau chez les bovins et les ovins semi résistants/résistants). C'est pourquoi il est important de génotyper ses béliers et agnelles, pour connaître la sensibilité de ses animaux face à la maladie.

 

Forme atypique de la tremblante

Il existe également une forme atypique de la tremblante, découverte en Norvège en 1998. Cette forme peut affecter les ovins résistants ARR*ARR à la tremblante classique, mais se manifeste uniquement sur des ovins âgés, avec généralement un seul cas par troupeau. Cette forme est due à un polymorphisme supplémentaire, dû à un autre acide aminé entrant en jeu, en plus des 3 dont nous avons parlé précédemment. L'allèle AFRQ procure la sensibilité la plus forte, suivi de l'allèle AHQ, dans le cas de la tremblante atypique.

L'existence de ces cas atypiques qui affectent aussi les génotypes de moutons réputés résistants (notamment les ARR/ARR) ne remet pas en cause l'intérêt des plans de sélection génétique fondés sur une sélection de l'allèle ARR, puisque les génotypes concernés n'apparaissent pas plus sensibles à ces formes atypiques .
L’AFSSA soulignait dans son avis de mars 2005 que ces cas étaient « clairement distincts de la souche ESB ». Rappelons que l’objectif de la sélection de la résistance héréditaire chez les moutons n’est pas uniquement l’éradication de la tremblante, mais la précaution contre un risque potentiel d’ESB chez le mouton.

 

LE GENOTYPAGE DES BELIERS ET DES AGNELLES : EN AMONT DE LA LUTTE, CONTRE LA TREMBLANTE : SECURISER LA FILIERE OVINE

Attention : Lors du génotypage, ce n'est pas la maladie qui est recherchée, c'est le niveau de résistance en cas d'infection qui l'est. Autrement dit, un animal sensible ne déclarera pas forcément la maladie !

Le génotypage permet une sécurisation de la filière, dans l'éventualité d'une crise semblable à l'ESB chez les ovins. Si l'ensemble des béliers conservés dans les exploitations est de génotype ARR*ARR, l'ensemble du troupeau ovin français ne possèdera pas de prion en dehors des voies nerveuses (ensemble des cheptels résistants ou semi-résistants), permettant tout de même une commercialisation en cas de crise sanitaire.

L'objectif national est l'élimination des allèles de sensibilité VRQ ("sensible"), et la maximisation de la proportion d'allèles ARR ("résistant").
Le génotypage des béliers et des agnelles (à réaliser une seule fois dans la vie de l'animal) permet ainsi de connaître les caractéristiques de vos béliers par exemple, déjà présents sur l'exploitation ou que vous allez acheter, l'objectif étant de ne surtout pas acquérir ou mettre à la lutte un bélier possèdant un ou deux allèles VRQ.
Les résultats de ce génotypage permettent ainsi d'orienter la sélection en minimisant les risques de développement de la maladie.

Génotyper les béliers actifs de votre exploitation permet de connaître leur statut génétique vis-à-vis de la résistance à la tremblante et de procéder à la réforme des béliers hypersensibles et sensibles. La réforme de ces béliers s'inscrit dans la suite logique du génotypage mais reste une démarche volontaire de l'éleveur. Pour augmenter la résistance génétique de son cheptel vis-à-vis de la tremblante, la diffusion de résistance doit être favorisée par la voie mâle, et l'idéal est de posséder un bélier ARR/ARR qui diffusera systématiquement de la résistance.

 

tremblante genotypage

A noter que la sélection de ces béliers n'engendre pas de conséquences particulières sur leurs performances (les béliers ARR*ARR ne possèdent a priori pas de défaut particulier en contre partie de leur résistance)

  

 REGLEMENTATION

Depuis 2008, la vente de produits laitiers issus de troupeaux suspects est interdite par l'AFSSA et l'EFSA (Autorité Européenne de Sécurité des Aliments) : voir la Note de Sevice du 9 mars 2009, dont l'objet est "Interdiction d’introduction et d’importation de laits, de produits laitiers et de produits contenant du lait provenant de cheptels soumis à restrictions sanitaires pour suspicion ou confirmation de tremblante classique."
Cette nouvelle réglementation fait, entre autres, suite à des études qui ont prouvé que la tremblante pouvait être transmise par le lait à des agneaux sensibles.

 

PLAN DE SURVEILLANCE DE LA TREMBLANTE

 

 

LE DEPISTAGE DE LA TREMBLANTE OVINE : UNE EXIGENCE COMMUNAUTAIRE

Les ovins sont testés grâce à un "test rapide", qui cependant ne permet pas de différencier le prion de la tremblante de celui de l'ESB. Depuis le 1er février 2008, le dépistage à l'abattoir est passé à 1,7% des animaux de plus de 18 mois, alors que le dépistage à l'équarrissage est maintenu à 16% des ovins de plus de 18 mois.

Pièce(s) jointe(s):
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