Tout est parti d'un article du Canard enchaîné, qui voulait taper sur Bigard, mais a lancé la suspicion sur l'ensemble de la viande bovine. La fédération nationale des Groupements de défense sanitaire, GDS France, rectifie les fausses allégations.

« Chaque année, plus de 8000 vaches diagnostiquées positives à la tuberculose bovine finissent en barquettes dans les rayons des supermarchés », écrit le Canard dans son édition du 25 octobre, tout en signalant que cette pratique « est autorisée par les autorités sanitaires » et que la viande est « certifiée sans danger pour l'homme » une fois débarrassée des organes les plus infectés.

Sa cible était initialement les gros industriels de la viande — en particulier Bigard, seul cité dans l'article — qui « imposent des prix au rabais » aux éleveurs sur les carcasses détectées positives, tout en les vendant aussi cher aux consommateurs. Mais l'information qu'en ont retenue les autres journaux était que 3 000 tonnes de viande contaminée étaient vendues chaque année. GDS France a donc transmis une note aux GDS, sollicités par leurs partenaires et des journalistes, afin de rectifier la situation.

Le chiffre de 8 000 bovins n'est pas inventé. Sauf qu'il ne correspond pas au nombre de bêtes malades, mais à l'ensemble des bovins dépistés qui n'ont pas réagi négativement au test. Ils sont donc suspectés d'être atteints, et subissent alors d'autres tests (par interféron ou diagnostic post-abattage), qui s'avèrent négatifs dans la plupart des cas.

En effet, « la situation sanitaire de la France en matière de tuberculose bovine est excellente : en 2017, sur 20 millions de bovins que compte la France, 86 foyers ont été détectés. Et dans la majorité de ces foyers, un seul bovin est effectivement touché », rappelle GDS France. La détection est aujourd'hui très précoce, rappelle Isabelle Tourette, vétérinaire à GDS France. « Lorsqu'un bovin est contaminé, on dépiste tous les animaux qui ont pu être en contact avec un bovin de ce troupeau sur les 10 dernières années [...] L'absence de tuberculose bovine dans le lait est garantie par le dépistage ciblé des cheptels vendant du lait cru. »

Des cas humains importés

Par ailleurs, les quelques cas humains de tuberculose bovine en France – une cinquantaine sur les 5 000 cas de tuberculose humaine (1) — « sont surtout des cas importés », précise GDS France. « Les cas humains contractés auprès de bovins en France sont inexistants ou rarissimes. Il n'y a donc aucun risque en France aujourd'hui pour le consommateur de viande ou de lait », conclut l'association. Pas de quoi s'affoler... Les journaux ayant précisé cette absence de danger, la polémique semble s'éteindre d'elle-même.

(1) La tuberculose humaine est causée par le germe mycobacterium tuberculosis, tandis que la tuberculose bovine est causée par mycobacterium bovis. Ce dernier est peu contagieux, et s'adapte mal à l'homme, le risque d'une contamination de l'homme par l'animal est donc aujourd'hui très faible.

Source - citation intégrale de l'article France Agricole 27/10/17

En complément « Fausse rumeur de viande contaminée » dans le Figaro : http://sante.lefigaro.fr/article/viande-contaminee-a-la-tuberculose-fausse-alerte/