Un foyer de fièvre aphteuse a été déclaré vendredi dernier en Hongrie dans un élevage de vaches laitières de 1400 bovins. Le foyer est situé dans le nord-ouest de la Hongrie à 2.5km de la frontière slovaque au nord et à 43km de la frontière autrichienne à l'ouest. 

Concernant le foyer : 

Il s'agit d'un élevage de 1418 bovins laitiers (dont veaux en cases extérieures) situé dans le nord-ouest de la Hongrie. La suspicion clinique a été posée le 3 mars à l'apparition de signes cliniques : salivation, perte d'appétit et baisse de consommation d'eau. Le 5 mars, un vétérinaire officiel a constaté de la fièvre chez 80% des génisses ainsi que la présence de vésicules dans la bouche et le mufle et sur les pieds (bourrelet coronaire et espace interdigité). Les autorités officielles ont bloqué l'élevage suspect dès le 5 mars et ont ordonné des prélèvements envoyés au Laboratoire National de Référence. 

La source de contamination demeure inconnue à ce stade. Le traçage amont/aval à compter du 1er février des animaux, semence, sous-produits, aliments, véhicules, équipements, personnel ne permettent pas de poser à ce stade une hypothèse. La date d'introduction du virus dans l'élevage est estimée au 27/28 février. Il n'y a pas d'autres suspicions à date en Hongrie ni en Slovaquie. 

Le dépeuplement du foyer a débuté le 8 mars et devrait se poursuivre jusqu'au 15 mars. 

Cela faisait plus de 50 ans que la Hongrie était indemne de fièvre aphteuse.

Concernant le virus identifié : 

Il s'agit du sérotype O, comme le foyer identifié en Allemagne début janvier, mais le sous-type est différent. Il y a donc eu deux introductions distinctes, rapprochées et récentes de fièvre aphteuse en Allemagne et en Hongrie. 

Les mesures en Hongrie : 

- Enquête épidémiologique dans l'élevage foyer : les premiers éléments indiquent l'absence de mouvements récents de sortie de bovins.

- Restrictions des mouvements d'animaux d'espèces sensibles vers et depuis les élevages situés dans une zone réglementée de 10 kms autour du foyer. Dans un premier temps et en urgence : interdiction de mouvements sans dérogation ("stand still") de 72 heures à compter du 6 mars (jusqu'au 9 mars).

- Interdiction (sauf dérogation officielle) de transport sortant de cette zone de matières à risque : produits animaux (dont lait cru et viandes fraîches) , sous-produits animaux, aliments pour animaux, litière.

- Interdiction de rassemblements d'animaux d'espèces sensibles dans la zone réglementée de 10 kms autour du foyer.

-- Recensement des élevages d'espèces sensibles dans la zone de 10 kms et prélèvements.

- Renforcement de la biosécurité en élevage et pour les moyens de transport (dont désinfection des véhicules de transport d'espèces sensibles et de transport de produits à risque).

- Prélèvements dans toutes les exploitations qui ayant été en contact avec des véhicules de collecte de lait cru dans l'élevage foyer au cours du mois dernier.

- Interdiction de la chasse dans la zone réglementée et prélèvements sur le gibier sauvage (ongulés) pour recherche virologique.

- Information large des éleveurs et du public.

- Interdiction au public des lieux touristiques de rassemblement des espèces sensibles (zoo, parcs naturels) en zone réglementée.

- Les mesures de restriction dans la zone réglementée autour du foyer (zone de protection de 3 kms doublée d'une zone de surveillance de surveillance de 10 kms) sont prévues, à ce stade de la situation, pour s'appliquer en Hongrie et en Slovaquie jusqu'au 10 avril. Cette zone de 10 kms autour du foyer comprend des communes en Slovaquie.

- La Hongrie a acquis 10 000 doses de vaccin auprès de l'Allemagne.

- Tests dans le foyer : 25 prélèvements réalisés dans le groupe de 90 génisses du foyer (dont 80 génisses avec signes cliniques). Résultats : 15 viropositives (6 génisses PCR+ sur sang et tissus, 9 génisses PCR+ sur sang uniquement).

Les mesures en France : 

- Recherche des mouvements entrant d'animaux d'espèces sensibles (bovins, ovins, caprins, porcins) depuis le 1er février originaires de Hongrie, Slovaquie, Autriche. A notre connaissance, il n'y a pas eu d'animaux d'espèces sensibles réceptionnés en France originaires de ces 3 pays depuis le 1er février dernier.