A ce jour 13 foyers d'influenza aviaire pour les volailles touchent 4 départements du Sud-Ouest. Les zones de protection s'étendent donc de plus en plus.
- Quelle est la situation actuelle en France ?
Au total, à ce jour, 13 foyers d'influenza aviaire, dont 10 hautement pathogène pour les volailles, ont été détectés dans 4 départements du Sud-Ouest de la France :
En Dordogne, 7 foyers d'influenza aviaire hautement pathogène pour les volailles ont été détectés :
- le 24 novembre un foyer d'influenza aviaire hautement pathogène pour les volailles (H5N1) dans une basse-cour de 32 poules, à Biras ;
- le 28 novembre, un foyer de virus influenza H5 hautement pathogène pour les volailles (H5N1 et H5N9) dans un élevage de 14 000 canards à Saint Paul La Roche ;
- le 30 novembre, un foyer de virus influenza aviaire H5N2 hautement pathogène (1000 oies) à Dommes ;
- Le 4 décembre, à Cénac et Saint Julien, un élevage de 1000 canards et 4000 poules a été confirmé comme foyer dans le cadre du programme national de surveillance. Les prélèvements qui se sont révélés positifs en H5 hautement pathogène pour les volailles ont été réalisés sur des canards. L'élevage était situé dans la zone réglementé de Domme (zone de surveillance).
- A Nantheuil, un élevage de 1000 canards s'est révélé positif en H5 hautement pathogène dans le cadre de la surveillance mise en place pour la sortie d'animaux de la zone réglementée.
- A Bosset, un élevage de 630 canards a été détecté à la suite de signes cliniques.
- A Montignac, un élevage d'envion 30 canards, oie et poulets a été confirmé en foyer H5N1 le 8 décembre.
Dans les Landes, on dénombre 2 foyers :
- Le 6 décembre, un élevage situé à Josse de 500 canards en gavage a été dédecté (H5) ;
- Le 3 décembre, à Doazit , à la suite d'une mortalité anormale de pintades (700 mortes sur 4000 pintades), un élevage a aussi été confirmé comme foyer (H5N9). L'élevage comporte également 8800 poules, 4550 chapons et 7200 pintadeaux.
Tableau : Répartition des foyers suivant l'origine de leur découverte |
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Contexte |
Foyers détectés |
Surveillance évènementielle | 3 foyers H5N1 HP 1 foyer H5N2 HP 2 foyers H5N9 |
Surveillance programmée (enquête sérologique nationale) | 1 foyer H5N1 HP et H5N9 HP 1 foyer H5 HP 1 foyer H5N2 FP 1 foyer H5 FP |
Surveillance dans le cadre de demandes de dérogations aux mouvements | 2 foyers H5 HP |
Enfin, deux foyers d'influenza aviaire faiblement pathogène de sous-type H5N2 ont été détectés dans des élevages de canards à Castelnau Tursan et à Sainte Colombe le 4 décembre 2015 dans le cadre de la surveillance nationale. L'identification d'une souche faiblement pathogène entraîne un périmètre réglementé d'un kilomètre autour du foyer.
En Haute-Vienne, une suspicion clinique dans un élevage de 250 poules, chapons et canards a conduit à l'identification le 8 décembre 2015 d'une souche d'influenza aviaire hautement pathogène H5N1 par le LNR. Trois volailles étaient mortes brutalement 24 heures avant la déclaration de suspicion clinique le 4 décembre 2015. La zone de protection de 3 km concerne la commune des Billanges. La zone de surveillance dans les 10 km autour du foyer concerne cinq communes en Haute-Vienne et 4 communes dans la Creuse.
En Aveyron, dans le cadre de la surveillance nationale, une suspicion sérologique dans un élevage de 3 500 canards à Catselnau de Mandailles a conduit à la confirmation le 7 décembre 2015 d'une souche d'influenza H5 faiblement pathogène.
Il est important de noter que selon l'Anses, les souches identifiées sont des souches d'origine européenne. Il ne s'agit pas de souches asiatiques, et ce n'est donc pas la souche asiatique détectée il y a quelques années.
- Pour rappel - Qu'est-ce que l'Influenza aviaire?
L'influenza aviaire est une maladie animale infectieuse, virale, très contagieuse. Elle affecte les oiseaux chez lesquels elle peut provoquer, dans sa forme hautement pathogène, des atteintes importantes pouvant aboutir rapidement à la mort. L'influenza aviaire fait partie des dangers sanitaires de première catégorie, sa déclaration est donc obligatoire.
Quelles sont les espèces concernées?
Toutes les espèces d'oiseaux, domestiques ou sauvages sont sensibles à cette maladie. Les oiseaux migrateurs constituent un vecteur de diffusion des virus qui peuvent atteindre les élevages de volaille. Dans certaines circonstances, les virus peuvent être transmis à d'autres espèces animales (notamment le porc) et dans certains cas à l'homme. Cependant la transmission à l'homme est extrêmement rare, elle nécessite un contexte épidémiologique exceptionnel (transmission par voie respiratoire, en atmosphère confinée avec les oiseaux infectés, caractères particuliers de virulence du virus).
Dans le cas présent, une saisine de l'Anses est en cours pour évaluer le pouvoir pathogène de cette souche.
Le caractère hautement pathogène d'une souche pour les volailles n'implique pas nécessairement son caractère pathogène pour les humains. D'ailleurs, fin 2014/début 2015 une souche européenne hautement pathogène pour les volailles avait été détectée dans plusieurs Etats membres de l'Union européenne et il avait été établi son absence de dangerosité pour l'homme.
Comment circule le virus?
La maladie peut être introduite dans un élevage par l'intermédiaire des véhicules, du matériel, des personnes, des fientes, des résidus d'élevage et d'oiseaux malades sauvages ou domestiques.
Quels sont les signes cliniques?
Les formes graves se traduisent par une atteinte importante de l'état général des oiseaux, surtout chez les poules et les dindes, les canards et les oies expriment peu de symptômes. Des symptômes respiratoires, digestifs ou nerveux, peuvent y être associés. En cas de baisse de productivité ou de mortalité anormale, même faible, les éleveurs doivent contacter leur vétérinaire.
- Comment protéger son élevage?
Pour protéger votre exploitation, vous ne devez y laisser entrer que des camions et du matériel nettoyés et désinfectés. Le transporteur doit vous présenter une attestation de nettoyage et désinfection. Évitez de faire entrer des personnes extérieures dans vos bâtiments d'élevage. En fonction du niveau de risque de la zone dans laquelle votre exploitation se situe, il peut être nécessaire de maintenir les oiseaux enfermés ou de protéger les parcours par des filets protecteurs vis à vis de la faune sauvage.
Quelles sont les mesures de lutte?
Les mesures de lutte sont définies au niveau européen. Elles prévoient :
- En cas de suspicion, la mise sous surveillance de l'exploitation, la réalisation de prélèvements pour analyse, la réalisation d'une enquête épidémiologique.
- En cas de confirmation, l'abattage et la destruction sur place de toutes les volailles et des œufs de l'exploitation, le nettoyage et la désinfection de l'exploitation suivis d'un vide sanitaire de 21 jours, la mise en place de zones de protection (rayon de 3 km) et de surveillance (rayon de 10 km) autour de l'exploitation, la mise en œuvre de ces mesures dans les exploitations suspectes identifiées lors de l'enquête épidémiologique.
La vaccination est-elle possible?
La grande diversité des virus influenza limite la portée d'une vaccination préventive. En France, la vaccination influenza aviaire est actuellement interdite. Elle ne peut être autorisée que dans des cas exceptionnels et pour des programmes de vaccination ponctuels, comme les parcs zoologiques, et après information de la Commission. Il est cependant possible, en cas de foyers particulièrement importants, de fabriquer en urgence un vaccin à partir de la souche en cause dans un délai de quelques mois.
Les professionnels du secteur avicole bénéficieront-ils d'une aide financière, si des millions de volailles devaient être abattus ou confinés?
La confirmation de la maladie entraîne des mesures de police sanitaire, dont l'abattage. Dans ce cas, une indemnisation des éleveurs est prévue par arrêté ministériel. L'Etat prend également en charge le financement des mesures de surveillance et de nettoyage et désinfection.
- Conséquences sur les échanges et le commerce
La France n'est plus indemne d'I.A.H.P., il faudra 3 mois après la désinfection du dernier foyer pour retrouver le statut officiellement indemne de l'O.I.E. Des conséquences sur l'exportation vers les pays tiers sont à prévoir, et notamment dans le domaine de l'exportation de génétique aviaire (principaux pays concernés : Algérie, Egypte, Maroc, Tunisie) et potentiellement de viande de volaille. Pour rappel la consommation de viande, foie gras et œufs ne présentent aucun risque au regard de cette maladie.
Source Plateforme d'Epidémiosurveillance - Ministère de l'Agriculture 09/12/2015
En pièce jointe le communiqué de presse du jour
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