Plus de 400 cas de sangliers atteints de PPA ont été déclarés depuis le 10 septembre 2018 en Belgique. Ils se situent tous dans la zone réglementée. A l’exception des 2 sangliers chassés et détectés positifs le 8 janvier dernier, aucun autre cas n’a été détecté au-delà de la clôture belge.

 

1) Point de situation sanitaire

 

1.1 En Belgique
Plus de 400 cas de sangliers atteints de PPA ont été déclarés depuis le 10 septembre 2018. Ils se situent tous dans la zone réglementée. A l’exception des 2 sangliers chassés et détectés positifs le 8 janvier dernier, aucun autre cas n’a été détecté au-delà de la clôture belge.


La Veille sanitaire internationale de la Plateforme ESA a modélisé la vitesse de propagation de la PPA en Belgique (cliquer ici). Il semblerait que cette vitesse soit d’environ 6 km/mois (contre les 2-4 km/mois estimé habituellement). Cependant, cette estimation doit être prise avec précaution car l’estimation ne tient pas compte de la date de la mort des sangliers. Elle se base en effet sur la date de découverte du cas. Des travaux sont en cours afin d’essayer d’estimer l’âge des carcasse.

 

1.2 En France
Depuis mi-octobre 2018, dix suspicions de PPA en élevages de porcs ont été signalées. Elles proviennent de 10 départements dont le Doubs, le Finistère, les Côtes d’Armor, l’Ille-et-Vilaine, les Deux-Sèvres… Toutes ces suspicions étaient négatives.
--> l’augmentation du nombre de suspicion de PPA en France peut être considérée comme normale car la surveillance est plus sensible depuis septembre 2018 et les acteurs sont plus sensibilisés.
Le bilan de la surveillance PPA de la faune sauvage sur le territoire métropolitain est disponible ici.

 

1.3 Asie
Au Vietnam, des suspicions sont en cours et une forte mortalité semble être relevée.
En Chine, plus de 900 000 porcs ont été abattus pour PPA. Cette dernière continue de se diffuser via les déchets alimentaires donnés aux porcs et les touristes.

 

2) Grand Est

 

2.1 Rappel concernant le zonage (carte 1)


2.1.1 Périmètre d’intervention (PI) PPA
Le périmètre d’intervention correspond à une zone délimitée dans le Grand Est suite à la découverte des cas de PPA en Belgique en regard de la zone réglementée belge. Ce PI comprend des communes du département des Ardennes, de la Meuse et de la Meurthe-et-Moselle. Il est subdivisé en zone d’observation (ZO) et zone d’observation renforcée (ZOR). Depuis mi-janvier 2019, une zone blanche de dépeuplement a été mise en place au sein de ce PI. Des mesures de prévention et de surveillance spécifiques doivent être appliquées telles que :

- Recensement des exploitations et propriétaires de suidés (dès un seul porc) ;
- Mesures de biosécurités obligatoires à appliquer ;
- Surveillance, visite et suivi vétérinaire ;
- Mouvements de gibier et conditions de chasse.

Carte 1 : délimitation des zones réglementées PPA au 18/01/2019
(la délimitation de la clôture française a évolué depuis le 18/01/2019)

 

2.1.2 Zone d’Observation (ZO) et Zone d’Observation Renforcée (ZOR)
Les différences entre ces deux zones concernent la faune sauvage (conditions de chasse, gestion des cadavres, surveillance…). La limite de la ZOR a évolué le 20 janvier 2019, passant à 53 communes au lieu de 113 (et auparavant 134).


2.1.3 Zone Blanche (ZB)
Le 18 janvier 2019 une zone particulière appelée « zone blanche » de dépeuplement de sangliers a été créée. Elle correspond à la zone la plus à risque de la ZOR à la suite de la découverte le 10 janvier 2019 de deux sangliers infectés en Belgique hors coeur de la zone infectée (commune de Meix-devant-Virton). Elle couvre une superficie d’environ 141 km². L’objectif est de dépeupler l’ensemble des sangliers de cette zone afin de créer un cordon sanitaire avec la Belgique visant à protéger à la fois les autres populations de sangliers se situant au-delà de la zone et les élevages de suidés.
Une réflexion est en cours concernant la mise en place d’une zone blanche en Meurthe-et-Moselle.

--> L’ensemble des communes concernées par ces zonages sont recensées ici

 

2.2 Clôtures
En Belgique, les clôtures à l'Est et au Nord du 54 ainsi que celle de l’Ouest ont été posées depuis plusieurs jours.
En France (au 04/02/2019), environ 25 kms de clôture ont été posés en Zone blanche (ZB). Suite à la définition du tracé dans la partie Nord de la ZB, il y aura une évolution de l’arrêté ministériel du 18/01/2019 définissant le zonage pour correspondre à la ZB.
Les raccordements des clôtures belges et françaises sont en cours et se font en concertation. La ZB Nord sera coupée en 2 ou 3 pour séparer le massif forestier ardennais (carte 1).
--> La clôture restera en place jusqu'à ce que la Belgique retrouve son statut indemne.

2.3 Concours de l’armée
Les missions de l’armée sont de participer au transport et à la mise à disposition de cages de piégeage, d'assurer un appui en effectifs de traqueurs en battue et en effectifs de ratissage à partir de fin janvier et jusqu’à mi-mars (recherche de cadavres de sangliers selon les modalités du réseau de surveillance de la faune sauvage SAGIR). Cette participation se fait à titre gracieux. Il y aura environ 30 militaires en moyenne par semaine.

 

2.4 Dépeuplement des sangliers : point au 04/02/2019
Depuis le 21 janvier 2019 (mise en place de la ZB), il y a eu une augmentation significative du nombre de sangliers abattus. Cependant, il y a une variation importante du nombre d’animaux tirés suivant les sociétés de chasse. Des bilans individualisés par société de chasse sont en cours.

L’instruction technique précisant les mesures à mettre en place afin d’accélérer le dépeuplement des sangliers en Zone d’observation renforcée (ZOR) et prioritairement en zone blanche PPA (appâtage, piégeage et utilisation des chiens) est disponible en cliquant ici.

--> Les objectifs du dépeuplement de sangliers sont à la fois de protéger les populations de sangliers se trouvant au-delà de la ZB et les élevages de porcs domestiques.

 

2.5 Surveillance de la faune sauvage
Plusieurs types de patrouilles sont organisés pour la recherche de cadavres de sangliers (Chasseurs, ONCFS, ONF et Armée). En cas de découverte d’un cadavre, il est géolocalisé et seule une personne formée et habilitée effectue les prélèvements. Les cadavres sont ensuite déposés suivant une procédure de biosécurité dans des bacs d’équarrissage avant d’être collectés par l’équarisseur.

 

2.6 Biosécurité en élevages de porcs
Les visites d’évaluation de la biosécurité ont eu lieu. Les élevages ne respectant pas les normes de biosécurité ont été mis en demeure de faire les modifications nécessaires. Certains font le choix de dépeupler leurs élevages. Dans ce cas, une négociation de gré à gré avec Inaporc (l’interprofession porcine) a lieu afin de prendre en charge financièrement ce dépeuplement. Le Conseil régional du Grand Est apporte un soutien financier pour des travaux de mise aux normes Biosécurité.
Beaucoup d’élevages en zone réglementée sont de type plein-air ou de petits détenteurs.

 

3) Niveau national (Cnopsav du 31/01/2019)

 

3.1 Suivi PPA
La DGAl va mettre en place un tableau de bord hebdomadaire afin de suivre régulièrement et de façon harmonisée la situation PPA. La cellule de crise nationale PPA (DGAl, ONCFS, FNC, GDS France, SNGTV, Inaporc, FNP et Ansp) est mise en place de façon hebdomadaire.
Des expertises sont en cours concernant le risque lié à la paille et aux zones herbagées en contact avec la faune sauvage.

 

3.2 Surveillance de la faune sauvage (source Plateforme ESA)
Une formation concernant les prélèvements à réaliser pour la PPA et la gestion des cadavres est en cours de déploiement sur l’ensemble du territoire par l’ONCFS et la FNC. De deux à quatre Interlocuteurs Techniques
Départementaux SAGIR (ITD SAGIR = techniciens de fédération départementale de la chasse ou agents de l’ONCFS) seront formés par département. Le bilan de la surveillance nationale est présenté sur le site de la Plateforme ESA (cliquer ici).

 

3.3 Volet communautaire et pays tiers
L’Europe a souligné que la France était le seul pays à présenter un dispositif de préparation sans être atteint de PPA et a salué son implication.
Un principe de régionalisation (zonage en cas d’arrivée de la PPA en France) est en cours de négociation avec la Chine. Des discussions sont également en cours avec le Japon.
L’OIE prévoit de mettre en place la régionalisation et la compartimentation entre domestique et sauvage (l’échéance pourrait durer quelques années).

 

3.4 Précisions concernant l’apparition de cas de PPA en France


3.4.1 Scénario 1 : un cas dans la faune sauvage
Le statut officiellement indemne est recouvert après 12 mois sans cas. Une surveillance de la faune sauvage doit être mise en place pendant 3 ans.

3.4.2 Scénario 2 : Un cas en élevage
Le statut est retrouvé trois mois après le nettoyage/désinfection du dernier foyer. Une surveillance doit également être mise en place.
--> En cas d’arrivée de la PPA, il n’y aura pas d’abattage préventif dans les élevages. En effet, la DGAl précise que ce n’est pas pertinent techniquement et les mesures de biosécurité sont plus importantes et qu’elles doivent permettre de gérer le risque. Cette mesure est partagée par l’ensemble des membres du Cnopsav.
--> Une réflexion est en cours au Ministère de l’Agriculture concernant le soutien possible pour les éleveurs en cas d’arrivée de la PPA : soutien des prix, gestion des surplus d’animaux (destruction de carcasses pour soutenir le marché)…
--> Tout ce qui est mis en place actuellement va durer car la menace reste élevée même si la gestion des cas belges pourrait suffire. De plus, comme indiqué précédemment le statut indemne de la Belgique sera retrouvé 12 mois après le dernier cas dans la faune sauvage.

 

3.5 Communication
Au niveau du Ministère de l’Agriculture, il y a une centralisation de toutes les demandes Presse vers une cellule en charge de la communication.
Une réunion de communication avec les différents organismes du CNOPSAV sera prévue pour constituer un réseau de communicants et partager les mêmes éléments de langage.

 

4) Cellule de crise PPA du 07/02/2019


- État d’avancement de la clôture dans l’Est (cf. point Grand Est) ;
- Dépeuplement des sangliers : voir point Grand Est. Il est difficile d’estimer la population de sangliers.
- Réflexion sur la gestion (dépeuplement obligatoire ?) des élevages en ZOR et en ZO ayant un risque de biosécurité fort (voir moyen) malgré les mises en demeure.

 

5) Instruction technique : Modalités de mise en oeuvre des mesures de biosécurité dans les élevages de suidés (IT-DGAL/SDSPA/2019-47 du 21/01/2019)

L’instruction technique précise les obligations définies par l’arrêté ministériel (AM) du 16 octobre 2018 relatif aux mesures de biosécurité applicables dans les exploitations détenant des suidés. Ces obligations doivent être mises en oeuvre sur chaque site d’exploitation, par le détenteur des animaux, sur la base d’une analyse de risque afin d’empêcher l’introduction, la diffusion et la propagation des agents pathogènes responsables des dangers sanitaires de première (dont la PPA) et de deuxième catégorie dans la filière porcine.
A retenir :
- Mise en place du plan de biosécurité (contenu minimum précisé en annexe 1 de l’AM Biosécurité) au niveau de l’exploitation après une analyse de risque. Sa mise en place est obligatoire au 1er janvier 2020 (p 2-3/13) ;
- Formation du référent biosécurité en élevage (selon cahier des charges VIVEA) par un formateur reconnu d’ici le 1er janvier 2020. Ces formateurs doivent être formés dans le cadre d’un dispositif reconnu (IFIP-SNGTV ou GDS France). La formation des éleveurs est prise en charge par VIVEA et peut l’être pour les salariés par FAFSEA (p 3-4/13) ;
- Zonage et plan de circulation à définir (p 4-5/13) : Zone d’élevage, zone professionnelle, zone publique ;
- Accès des personnels, SAS sanitaire et quarantaine (p 5-7/13) ;
- Flux entrant et sortant (p 7-10/13) ;
- Mesures en zone d’élevage et protection contre les nuisibles (p 10-12/13) : alimentation et litière, nettoyage/désinfection et vide sanitaire, protection contre les nuisibles et gestion des cadavres ;
- Dérogations prévues (p 13/13) : exploitations non commerciales, parcs zoologiques et fermes pédagogiques.

36 formateurs ont été formés via le module de formation GDS France

Une application dédiée à la biosécurité en élevages de porcs (cliquer ici) a été développée dans le cadre Ecoantibio (par l’IFIP) et elle est accessible à tous. Elle permet de faire un audit d’élevage.

 

6) Instruction technique : Surveillance événementielle et gestion des suspicions cliniques de pestes porcines en élevages de suidés (IT- DGAL/SDSPA/2019-41 du 17/01/2019)


Cette instruction technique met à jour celle dédiée à la surveillance évènementielle de la PPA en élevages de suidés du 25/09/2018 en précisant les modalités de gestion des suspicions cliniques. Les évolutions sont les suivantes :
- Émission du signalement et visite clinique par le vétérinaire (p 5-6/10) : procédure à suivre et informations à recueillir ;
- Réception et évaluation du signalement (p 6-7/10) : compléments d’information en cas de besoin ;
- Suspicion retenue (p 7/10) : mise en place d’un arrêté préfectoral de mise sous surveillance (APMS) concernant l’élevage suspect pour la mise en oeuvre de mesures conservatoires et la réalisation de prélèvements ;
- Modalités de gestion d’une suspicion clinique de pestes porcines en élevages de suidés (p 7-10/10) :
o Les mesures en élevage visent à : obtenir un diagnostic de laboratoire dans les plus brefs délais et dans les meilleures conditions techniques, en mobilisant le réseau d’alerte ; estimer le risque de diffusion du virus et prévenir toute dispersion du virus (voir notamment annexe 9 p 35 et 36) ;
o Conduite à tenir en fonction des résultats d’analyses et circuit d’informations.
- Dans l’attente de précisions sur la conduite à tenir après confirmation d’un foyer en élevage de suidés, les mesures décrites dans la note de service 2006-8194 s'appliquent.

 

7) Instruction technique : Gestion des suspicions ou des cas confirmés de pestes porcines en abattoir (IT- DGAL/SDSSA/2019-60 du 28/01/2019)


La présente instruction décrit la conduite à tenir en cas de suspicion ou de confirmation de peste porcine (PP) en abattoir. L'objectif visé est d'organiser la détection et le signalement rapides des suspicions de PP à l'abattoir, ainsi que la gestion précoce de ces suspicions pour limiter la diffusion du virus.

 

Source GDS France

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