Deux foyers de maladie d'Aujeszky ont été confirmés en avril 2019 dans des élevages d'engraissement en plein air. Il s'agit d'un premier élevage de plus de 760 porcs charcutiers dans le département des Alpes de Haute-Provence. Celui-ci fournit des porcs pour finition au second foyer, un autre élevage en plein air du département du Vaucluse.
La France continentale (hors Corse) et l'Ile de La Réunion sont reconnues indemnes de maladie d’Aujeszky en élevages porcins, par la décision 2008/185/CE. Toutefois, la maladie circule chez les sangliers sauvages.
Antérieurement, un foyer de maladie d’Aujeszky avait été confirmé en mars 2018 dans un élevage de porcs plein air des Pyrénées-Atlantiques. Ce foyer a été découvert dans le cadre de la prophylaxie annuelle obligatoire vis-à-vis de cette maladie. Les derniers foyers de maladie d’Aujeszky en élevage sur le territoire français reconnu indemne remontent à septembre 2010, dans les Pyrénées-Atlantiques et dans les Landes. En cas de foyer en élevage, le statut indemne du département est suspendu, le temps d'évaluer la situation sanitaire et de s'assurer de l'éradication de l'infection dans le compartiment domestique.
2019 - Dans le cadre des opérations de prophylaxie de la maladie d'Aujeszky, un premier foyer a été détecté dans un élevage de porcs à l'engraissement dans une exploitation en plein air du département des Alpes de Haute-Provence. L'origine de la contamination est très probablement un contact avec des sangliers sauvages. L'exploitation est composée de plusieurs parcelles, utilisées en rotation, sur une superficie de 20ha. La clôture extérieure en cours de modification (longueur d'environ 5 km) ne permet pas encore de garantir l'absence d'intrusion de sanglier. Il est connu que la maladie d'Aujeszky circule chez les sangliers et de nombreux cas sont également signalés chez des chiens de chasseurs.
Concomitamment, un second élevage, situé dans le département du Vaucluse, a présenté des résultats positifs dans le cadre de la prophylaxie. Il s'avère que le second élevage se fournit en porcs dans le premier élevage pour finir l'engraissement. Le lien épidémiologique est manifeste.
Aucun signe clinique n’a été observé et les découvertes sont dues aux opérations de prophylaxie. Cependant les deux départements cités perdent leur statut indemne d'Aujeszky. Une instruction technique sera prochainement publiée afin de rappeler les conséquences aux mouvements, aux échanges et aux exportations. La déclaration à l'Organisation mondiale de la santé animale (OIE) a été faite le 23/04/2019.
Cet épisode est l'occasion de rappeler deux points importants :
- L'arrêté ministériel du 16 octobre 2018 fixe les obligations de chaque détenteurs de suidés vis-à-vis de la biosécurité dans les élevages. Une instruction technique spécifique aux clôtures a été travaillée avec les différentes familles professionnelles ; elle doit être publiée très prochainement. Il parait important de sensibiliser tous les acteurs sur la nécessité de protéger les élevages non seulement au regard de la peste porcine africaine mais aussi des autres dangers sanitaires tels que la maladie d'Aujeszky ou la brucellose porcine. Un délai d'application est précisé dans l'arrêté mais il convient de ne pas attendre le dernier moment pour mettre en conformité les exploitations surtout sur cet aspect de la protection vis-à-vis des sangliers.
- Les populations de sangliers doivent être maitrisées partout sur le territoire national. Afin de réduire le risque de développement d'une épizootie de PPA dans les États membres la Commission européenne insiste sur une recommandation de l'EFSA, la réduction drastique des sangliers.
POUR RAPPEL - La maladie d’Aujeszky est une maladie virale hautement contagieuse qui touche les suidés domestiques et sauvages (porcs et sangliers), et de façon accidentelle les carnivores et les ruminants. Elle n’est pas transmissible à l’Homme. Cette maladie se transmet principalement par voie directe lors de contacts rapprochés entre porcs ou sangliers infectés. La maladie peut aussi se transmettre par voie indirecte, entre élevages par aérosol, via du matériel contaminé, ou encore par ingestion d'aliments à base de viande de porcs infectés.
Source : DGAL, bulletin OIE
